Les parloirs sont un fil fragile tendu entre l’extérieur et l’intérieur. Au parloir, le temps est plus précieux que partout ailleurs. Tout fait sens, tout est nourri de sousentendus, de confidences bafouillées, d’informations lancées en vrac, de déclarations trop vite faites. Il n’y a pas de place pour la dissimulation et les convenances obligées qui règlent la vie extérieure. C’est la vérité de chacun qui surgit à tout instant à la surface des choses. Un film sur les parloirs ne peut être, au fond, qu’un film qui parle autant de proximité que de distance, autant d’hier que de demain. Un film capable de dire que l’avenir du détenu n’est envisageable que si perdure un lien tissé avec son passé.