Des saisonniers qui travaillent 14 heures par jour en plein soleil et sans pause, qui dorment entassés sur des matelas dans un hangar insalubre et se partagent pour tout repas une assiette de riz blanc : cette situation semble tout droit sortie d’un autre âge, elle a pourtant bien lieu en France, dans les vignes de Champagne. L’année dernière, 80 travailleurs sans papiers ont été victimes d’un employeur sans scrupule, ils ont décidé de porter plainte : une enquête pour traite d’êtres humains a été ouverte. Mais pour quelques dizaines qui osent se battre, combien continuent à se taire, par peur des représailles ? Combien restent prisonniers de conditions indignes ? En 2021, selon les estimations du Global Slavery Index, 135 000 personnes étaient victimes de traite d’êtres humains dans notre pays. Mais l'infraction, inscrite depuis 2003 dans le code pénal, est très difficile à caractériser.