Himoud Brahimi né à Alger le 18 mars 1918, fut un poète, écrivain inspiré, nageur - il avait battu le record du monde de plongée en apnée, en 1956, à la piscine de Paris - comédien mémorable du Théâtre National Algérien et du meilleur cinéma algérien dans les années 1970 et 80, ( il s'est notamment illustré dans le film "Tahya Ya Didou" de Mohamed Zinet et "Taxi El Makhfi" (Le clandestin) de Benamar Bakhti), personnage incontournable des houleux débats d’alors à la cinémathèque d’Alger. Mohamed Brahimi, baptisé "Himoud" par sa nourrice M’Barka, surnommé Momo par ses admiratrices françaises, est personnage profond aux multiples facettes, son parcours sera dominé par son rapport aux sciences de la métaphysique, publiant, entre autres, L’identité Suprême (1958), un manifeste sur la théologie et la philosophie. Ce musulman soufi s’est intéressé au christianisme, au judaïsme et même à l’hindouisme, révélant une philosophie inhérente à l’amour intégral et à la connaissance par la lumière : « J’ai appris que la valeur de l’homme ne réside pas dans ce qu’il peut imaginer et créer pour le monde des sens ; mais de favoriser l’infiltration de la lumière dans ce qu’il y a encore d’inconnu en lui, pour agrandir la connaissance de l’infini qu’il véhicule ». Qualifié de poète béni Momo – il est vrai – a marqué les esprits par ces vers et surtout par son texte "Mienne Casbah". L’amour qu’il lui porte – et par extrapolation à tout son pays. Humaniste convivial sans limites a toujours prôné l’amour de son prochain, quel que soit le pays et sa culture, mais proclamant sa cité comme une « conscience endormie d’une civilisation » dans la Méditerranée, une référence à la mémoire historique et culturelle de l’Algérie et un lien immuable entre le passé et le présent. Il a mené ce combat jusqu’à sa mort, le 30 juin 1997 à Alger. Il aura vécu insoumis, épris de liberté et de dignité.